Les racloirs triangulaires

de la fin de l'Age du Bronze et la route

de l'étain de Nantes à Narbonne

PAR

G. GAUDRON et A. SOUTOU *

L'objet que nous étudions a été appelé suivant les auteurs racloir, rasoir ou tranchet. Si, à la suite d'E. Cartailhac (1), nous adoptons le premier de ces termes, c'est pour la simple raison qu'il est inutile de vouloir remplacer un nom, qui a la priorité chronologique, tant que l'usage de l'instrument auquel il correspond n'aura pas été mieux précisé. Or, si depuis 1879 quelques nouveaux exemplaires ont été signalés, aucune observation décisive, autorisant et justifiant un changement de dénomination, n'a été produite. Nous appellerons donc par convention racloir triangulaire un objet plat en bronze présentant la forme d'un triangle sensiblement equilateral, perforé ou non en son centre et dont les côtés sont constitués par des arêtes tranchantes. Le racloir triangulaire devra être distingué du tranchet à soie, des diverses espèces de rasoirs et des racloirs quadrangulaires ou trapézoïdaux (2) qui lui sont, semble-t-il, morphologiquement apparentés.

Jusqu'à présent les racloirs triangulaires ont été signalés dans les localités suivantes, énumérées d'abord en France, du Sud au Nord, puis à l'étranger :

1 — Durban (Aude), lieu-dit Lou Roc Coumbach (parcelle 850 de la section В du cadastre) : cachette de fondeur (3). Un exemplaire non perforé, pourvu sur les 2 faces de 3 nervures en relief partant du centre et se dirigeant en s'atténuant vers les pointes. Longueur des côtés : 6,6 cm, 6,9 cm et 7 cm; épaisseur maxima : 7 mm; poids : 53 g. Le jet de coulée visible à l'un des angles indique que le racloir a été fondu dans un moule. Веснеьетте (Manuel II, Appendice 1, B, n° 48) indique qu'il faisait partie — dès 1904 de la collection du Dr Bayssas à Valence (Drôme).